Maison fermée : les bons réflexes pour éviter les galères

Maison fermée plusieurs mois : les précautions essentielles pour éviter dégâts, squats, fuites et mauvaises surprises.

RÉNOVATION ET AMÉLIORATION

Dominque Mallet

12/29/20254 min lire

white wooden framed glass window
white wooden framed glass window

Une maison qui reste fermée plusieurs semaines ou plusieurs mois n’est jamais neutre. Qu’il s’agisse d’une résidence secondaire peu occupée ou d’un bien immobilisé dans le cadre d’une succession, l’absence prolongée crée des risques bien réels : dégradations, sinistres, litiges d’assurance, voire occupations non désirées.

La bonne nouvelle, c’est qu’avec un minimum d’anticipation et quelques réflexes simples, la majorité des problèmes peuvent être évités. Voici un guide complet pour protéger efficacement une maison inoccupée.

Pourquoi une maison inoccupée est plus fragile qu’on ne le pense

Une maison est conçue pour être habitée. Lorsqu’elle ne l’est plus, même temporairement, certains mécanismes naturels s’arrêtent : ventilation, chauffage régulier, surveillance visuelle. Ce sont souvent ces absences de routine qui provoquent les premiers dégâts.

Les risques les plus fréquents sont :

  • les fuites d’eau non détectées,

  • l’humidité et les moisissures,

  • les pannes de chauffage,

  • les intrusions ou dégradations,

  • les refus de prise en charge par l’assurance.

La vigilance n’est donc pas optionnelle, elle est stratégique.

1. Sécuriser physiquement la maison : la base indispensable

La première action consiste à rendre la maison difficilement accessible, sans pour autant lui donner un aspect abandonné.

Il est essentiel de vérifier :

  • que toutes les portes sont correctement fermées, y compris les accès secondaires (garage, cave, dépendances),

  • que les serrures sont fonctionnelles et adaptées,

  • que les volets ferment correctement,

  • que les portails et portillons sont verrouillés.

Une maison fermée ne doit pas sembler délaissée. Un extérieur entretenu, même minimalement, est souvent plus dissuasif qu’un dispositif excessif.

2. L’eau : la priorité absolue

Les dégâts des eaux sont la cause numéro un de sinistres dans les maisons inoccupées. Une simple fuite peut passer inaperçue pendant des semaines et provoquer des dommages importants.

Les bonnes pratiques :

  • couper l’arrivée d’eau générale,

  • vidanger les canalisations si l’absence est longue,

  • tirer la chasse d’eau après la coupure,

  • couper ou sécuriser le ballon d’eau chaude.

Cette étape est non négociable. Elle évite à elle seule la majorité des sinistres graves.

3. Gaz et électricité : sécuriser sans tout éteindre

Concernant le gaz, il est recommandé de le couper systématiquement si la maison n’est pas occupée, sauf exception particulière liée au chauffage sous surveillance.

Pour l’électricité, deux options existent :

  • couper totalement si aucun équipement ne doit fonctionner,

  • maintenir uniquement les circuits nécessaires (alarme, VMC, chauffage hors gel).

Une coupure totale peut sembler rassurante, mais elle doit être adaptée à la saison et à l’état du logement.

4. Chauffage et humidité : trouver l’équilibre

Une erreur fréquente consiste à tout couper en pensant bien faire. En réalité, une maison froide et non ventilée se dégrade plus vite.

Il est conseillé de :

  • maintenir un chauffage hors gel, généralement entre 8 et 10 °C,

  • laisser la ventilation fonctionner si possible,

  • ouvrir les portes intérieures pour favoriser la circulation de l’air,

  • entrouvrir les placards et meubles fermés.

Une maison qui respire est une maison qui vieillit mieux.

5. Gérer le courrier et les signes extérieurs d’absence

Une boîte aux lettres pleine est un signal clair d’inoccupation. C’est souvent le premier indice repéré de l’extérieur.

Solutions simples :

  • faire suivre le courrier,

  • demander à un voisin de confiance de le relever,

  • prévoir un passage régulier pour vérifier les extérieurs.

Il est également important de gérer :

  • les poubelles,

  • l’entretien minimal du jardin,

  • l’ouverture occasionnelle des volets.

Ces détails contribuent à maintenir une apparence de présence.

6. Assurance : un point souvent oublié, mais crucial

Tous les contrats d’assurance ne couvrent pas de la même manière un logement inoccupé. En cas de sinistre, l’absence prolongée peut entraîner une réduction, voire un refus d’indemnisation.

Il est impératif de vérifier :

  • la durée maximale d’inoccupation autorisée,

  • les obligations contractuelles (visites régulières, chauffage hors gel),

  • les exclusions spécifiques.

Un simple appel à l’assureur peut éviter de lourdes déconvenues.

7. Organiser des passages réguliers

Même bien préparée, une maison ne doit pas rester totalement livrée à elle-même. Des visites régulières permettent de détecter rapidement un problème.

Idéalement, une personne passe :

  • au moins une fois par mois,

  • pour aérer,

  • vérifier l’absence de fuites,

  • contrôler les odeurs, l’humidité et l’état général.

Voisin, proche ou professionnel, peu importe. L’essentiel est la régularité.

8. Cas particulier de la succession : prudence renforcée

Dans le cadre d’une succession, la maison est souvent figée dans l’attente de décisions juridiques. Cette période peut durer plusieurs mois, voire plus.

Il est alors recommandé de :

  • sécuriser rapidement le bien,

  • réaliser un inventaire sommaire,

  • prendre des photos datées,

  • anticiper la durée réelle de l’inoccupation.

Ces précautions limitent les conflits familiaux et les pertes matérielles.

Checklist synthèse à retenir

  • Eau coupée

  • Gaz coupé

  • Chauffage hors gel

  • Courrier géré

  • Assurance informée

  • Maison sécurisée

  • Passages réguliers organisés

En conclusion

Une maison fermée n’est pas un problème en soi. Ce qui pose difficulté, c’est l’absence d’anticipation. Avec quelques réflexes simples et une organisation minimale, il est tout à fait possible de préserver un bien pendant plusieurs mois sans stress ni mauvaises surprises.

C’est aussi la meilleure façon de se laisser le temps de décider sereinement de l’avenir du bien : conservation, mise en location ou vente.